Accueil --> Français --> Journal de bord

 

aux alentours du 1er décembre 2003
Vers Florence : lions de mer, vent de fou, Mc Donald
et camping à 20 piastres

Le matin est ensoleillé et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes de la route 101. La route gondole et nous suivons ses courbes avec la légèreté du papillon. Après des sandwichs du midi, nous enfourchons de nouveau notre bicycle en direction de Florence. Le ciel se couvre et le vent provenant de l’océan commence à tirer sur notre tuque. Comme si nous étions soudainement collés à l’asphalte, et malgré le déploiement de toute notre énergie, nous avançons à pas de tortue. Nous entamons une montée de quelques miles et l’on se voit obliger de s’arrêter. Le vent souffle tellement forte qu’il nous pousse vers l’arrière et nous empêche d’avancer. On décide de s’arrêter dans un de ces attraits touristiques sur le bord de la route où l’on pouvait aller voir des lions de mer. Je le raconte parce qu’il ne s’est absolument rien passé dans cet endroit. Nous n’avons pas acheté de cossins et on n’est même pas allés voir les lions de mer. Rien. Cette aventure est un cul-de-sac.

On a finalement rejoint la ville de Florence. À l’Armée du salut nous avons enfin acheté une couverture en laine pour que l’on puisse dormir avec un peu plus de chaleur. Elle s’appellera Blankie.

Il faisait déjà noir et pas mal frette quand on est arrivé dans cette ville banale. On était fatigués, brûlés (mais gelés) pis pas très motivés. Quand on était encore à Montréal, on s’était dit qu’on allait allé au McDonald aux États-Unis en riant, pour avoir la chance de vivre les States à fond. Quoi de mieux pour une étude sociologique américaine que de se plonger dans un gros coke avec de la glace pis de se bourrer la face avec un numéro 5, avec des frites noyées dans le ketchup. Ces chaînes de restaurants américains mondialisés sont une plaie dans le monde par la malbouffe, l’homogénéité culturelle et les autres caractéristiques du développement dominant. Malgré toutes ces contraintes morales, nous avons quand même su surmonter notre annalité et nous sortons de cette expérience aigre-douce ma foi fort grandit.

En rotant notre coke, nous nous dirigeons vers le camping municipal, suivant les chaleureux conseils d’un gars qui venait de s’acheter une laveuse à l’Armée du Salut. Toujours aussi assoiffés de nouveaux vices, nous buvons du rhum avec du jus à la lueur du lampadère du camping, en tachant de garder les yeux ouverts pour lire au moins deux pages de notre livre (je crois m’être plutôt rendu à une). Saoul pis un peu cons, on va se pitcher dans notre tente pour ronfler jusqu’au matin.

Un gars se ramène vers les huit heures. Il devait nous espionner depuis longtemps. Comme des bums, on se serait sûrement poussé au petit matin, mais le gars persistant et désagréable vient demander vingt piastres pour avoir planté notre tente là. Je pense à mère (surnommée la têteuse par ses collègues de bureau) et à sa force de persuasion. Oh non! Je ne me plierai pas devant l’injustice du gars-qui-me-demande-vingt-piastres-tarif d’hiver ?-pour-camper-dans-l’ostie-de-camping-poche-où-on-a-même-pas-pu-trouver-les-toillettes. Animée par toute la force de mes ancêtres, je réussie à envoyer chier le gars de façon polie et à réduire le prix à dix piastres. Même là, j’étais pas très satisfaite, mais j’ai avalé la pillule à cause de l’aire bête du gars-qui-fait-juste-ça-job. Bah!!!!! Ça m’écoeure.

Noti - sous les apparences d’un village pieux se cache…

Nous pénétrons davantage dans les terres pour rejoindre Eugene selon les conseils de Jennifer (la copine de Brian à Seattle). La journée ne se fait pas sans heurt. Francis a mal à la tête et moi, vers la fin de la journée, je me trouve avec un puissant shut down d’énergie (christ de McDonald!). Dans ces moments là, j’ai vraiment l’impression que je vais crever : « Vas-y Francis, moi je ne peux plus avancer, c’est la fin… » Je ne le dis pas, mais je le pense comme un grand drame et je dois vraiment me donner des coups de pieds au derrière pour ne pas m’asseoir sur le bord de la route et ne pas me mettre à sucer mon pouce dans la position fœtale. En faisant la course avec le soleil qui disparaît à l’horizon, nous roulons pour nous trouver une place où planter notre tente.

Au crépuscule, nous prenons la sortie pour Noti, un petit village tranquille où il ne se passe rien. Je spotte une place en arrière de l’église où nous pourrions dormir. Le village est mort. Il n’y a personne dans les rues. Nous nous rendons au magasin-général où je recharge ma petite batterie avec des peanuts au chocolat. On achète des œufs, du spaghetti pis une canne de bines et l’on retourne à l’église. On va frapper aux portes des maisons autour de l’église pour demander si c’est correct que l’on couche là. Personne ne répond; ça veut donc dire que c’est correct! On monte la tente et on se fait à manger. Vers les huit heures je crois, nous nous rendons compte que la tente est juste à côté d’une grosse cours à bois. Ainsi, toute la nuit, des gros camions se font charger avec des bruits de métal infernal, de fracas, de moteur et de cris de travailleurs de nuit qui nous empêchent de dormir. Les bruits se sont arrêtés après les quatre du matin. Frais comme des roses, l’on se réveille vers les six et demi en compagnie d’un pan qui se dandine et l’on se dépêche pour éviter de voir surgir un peloton de chrétiens en ce dimanche matin. En sortant du village, on voit une pancarte disant qu’il est obligatoire pour tous les camions de passer à la charge lorsque le bureau est ouvert durant la journée. Le crime est dévoilé, car dans notre tête de détective, nous savons qu’aucun camion ne passera avant la nuit…

Eugene- le hippisme à son pire…

Il n’y a que 16 miles qui nous sépare de Noti et Eugene. Sur une route très flat, on roule assommé par un ciel gris et pesant. En suivant le chemin de fer, l’on traverse des terres agricoles. Nous visitons le zoo des animaux morts. Je n’avais jamais croisé autant d’animaux morts en si peu de temps, tous dans des états de décomposition divers. Je suis vraiment dégouttée par ces visions d’horreur. Nous avons dû en voir plus d’une trentaine. Nous arrivons à Eugene et nous prenons la piste cyclable. Eugene a été la première ville à faire du recyclage aux USA. Elle comporte un réseau extensif de pistes cyclables. Chaque année, il y a un rassemblement hippie qui se fait aux alentours de la ville où plusieurs milliers de personnes se joignent à la fête. L’ambiance est fraîche et naturelle comme un gros bloc de tofu dans mon frigidaire. Plusieurs entreprises locales produisent du yogourt actif, du tempee (une sorte de tofu fermenté pour les non-initiés), du pain intégral et d’autres produits bio.

L’Université d’Oregon donne aussi une atmosphère ouverte et chaleureuse à la ville. Nous avons cherché la boutique de tandem du beau-frère à Jennifer (Seattle) qui ne se souvenait malheureusement pas du nom de la boutique. Nous apprenons par contre qu’il y a en a trois dans la ville. Nous sommes aussi dimanche et deux sont fermées. On se dit : ‘on va appeler Jenny!’. Elle nous apprend que personne ne pourra nous recevoir et qu’elle nous avait écrit un e-mail là-dessus (on n’avait pas pris nos e-mails depuis un bon bout de temps). C’est pas grave, on peut faire du camping dans la ville no money, no honey.

Pour se soulager, nous allons comme des enfants rebels loin de leurs parents, s’acheer une grosse boîte de biscuits et du lait que nous ingurgitons jusqu’à ce qu’on se sente mal. Après on est allé chillé coolin’ out à la bibli.

Le vélo, c’est formidable pour voyager, c’est la liberté! Par contre, dans les villes, il y a tellement de chances de se faire voler et nous avons tellement de kits pour camper, se faire à bouffer et les vélos et c’est très encombrant… que je ne me sens pas libre dans une ville. Je me sens un peu prisonnière de ce matériel et je n’aime pas ça. Je dois quand même y faire attention à toutes ces choses puisqu’elles me m’aident beaucoup dans mon voyage, mais quand je ne roule pas mon vélo et que je le traîne avec moi, je me sens comme un hippopotame hors de l’eau.

Évidemment, il pleut à boire debout (comme d’hab) et quand la bibliothèque ferme vers les cinq heures et que l’on se retrouve dehors, on commence à trouver qu’on fait pitié. On roule un peu pis on essait de retrouver notre route sous la pluie vers un lieu de camping. On croise un vieil homme sur sa bicyclette habillé de son complet de plastique bleu. Je lui demande des informations sur la route d’une piste cyclable et en causant, il finit par nous inviter chez lui. Il s’appelle Paul. Il est un fan des encans et collectionne des tonnes de choses. On prend le thé avec lui. Il est très conscient de ce qui se passe dans le monde. Le lendemain, il nous laisse seuls à la maison pour se précipiter l’encan.

Tout se passe bien à Eugene. On va à l’Université pour faire des recherches. On fait aussi une entrevue avec Sarah de Eugene-Springfield Solidarity Network. Elle est très gentille avec sa voix douce et son calme naturel. On a bien du plaisir, c’est relaxe et en même temps très stimulant. On ressort de l’entrevue rempli d’espoir et de confiance sur ce que nous sommes en train de faire : Tenter de faire connaître des luttes en cours partout sur le continent pour faire vivre d’autres valeurs que celles qui accompagnent le néo-libéralisme. On passe la nuit faussement cachés derrière un buisson à côté de la piste cyclable et on se lève aux petites heures pour éviter toute rencontre désagréable avec les forces de cette ordre.

Le lendemain, nous rencontrons Zorba qui nous invite pour une fantastique soirée auprès de sa douce Bella. Il travaille pour promouvoir le vermi-compostage et me montre un merveilleux vermi-composteur de création australien chargé de colembolla. C’est avec joie que je me souviens de la gang St-Michel-des-Saints où je fais mon cours d’écologie, avec qui j’ai compté des colembolla en buvant du Ricard (hihihi!).

Le lendemain, on rencontre Josh de Cascadia Wildlands Project et on reprend la route vers l’est pour se rendre chez les amis à Francis. La journée est la plus chaude que nous ayons eu jusqu’à date. Le soleil brille et nous sommes très satisfaits de notre tour à Eugene. La roue arrière de Francis fait des bruits bizarres. Elle est fausse et nous devons nous arrêter. Francis répare sa roue comme un grand et moi je me pogne le beigne sur le bord de la route.

Oakridge- paix et amour

Le froid de ce matin était poignant. Au moment de défaire la tente, une pluie torrentielle frappe notre casque. En moins de cinq minutes, nous sommes mouillés de la tête au pied. Bien que l’on pédale gardant notre corps au ‘chaud’, les extrémités souffrent. Il est évident que certains dommages sont prévisibles à passer des heures par jour à se geler les pieds et les mains. Perte de dextérité, insensibilité tactile… en contre partie, endurance physique, dureté mentale et capacité d’abstraction de la réalité (ben non! y fait pas frette, ça réchauffe!). En entonnant la chanson ‘la jument ti-bi’ que je rechante chaque fois en replaceant un nouveau mot par humhum, j’arrive à passer des heures et des heures de plaisir.

Par exemple :

hum hum-hum ti-bi dormait dans l’écurie,
pendant qu’elle mangeait des pistaches salées…

La prochaine fois, je fais plutôt :

hum hum-hum hum-bi dormait dans l’écurie,
pendant qu’elle mangeait des pistaches salées…


et ainsi de suite.

En arrivant à la station service pour que Francis aille chier, je parle au gars de la pompe. Il est gros avec une grosse barbe et plein de graisse. Il me demande où nous allons par cette température. Je lui dis que nous allons à Mount Shasta. Le gros barbare se met à rire en disant que l’on ne pourra pas passer le sommet Willamette et qu’il y aura de la neige. Il me demande d’où je viens. Je lui dis du Québec. En se grattant la raie, cet ancien trucker commence à dire que les gens du Québec sont vraiment antipathiques. Il me dit que lorsqu’il est allé au Québec, en région, et les gens ne voulait pas lui donner ce qu’il voulait. Il est persuadé que les gens là-bas parlaient anglais, mais qu’ils faisaient bien exprès de ne pas comprendre ce qu’il demandait. L’ostie d’américain a marde. Ils sont convaincus que le monde tourne autour d’eux et que la planète entière parle anglais.

En continuant la route, toujours plus gelé que jamais, je fais une crevaison dans mon pneu arrière qui en est à ses derniers miles. Je dois donc enlever mes gants et toucher les pièces de métal gelées et pleines de boue. J’ai vraiment sacré. Les doigts voulaient me tomber. Peut-être deux miles plus loin, nous arrivons à Oakridge où nous arrêtons au dépanneur. Pour moins de 2$, nous nous achetons un 44 oz. de chocolat chaud et nous nous réchauffons le bout des doigts. Nous demandons à la dame si elle sait s’il y a de la neige sur le Willamette Pass. Elle nous conseille d’aller au café juste en face pour nous informer.

Toujours sous la pluie, nous traversons au TrailHead Café. En ouvrant la porte, on se fait accueillir par des applaudissements. Effectivement, plusieurs pouces de neige devraient tomber cette nuit sur le Willamette Pass. Le Willamette Pass est une montée de 30 miles ou cinquantaine kilomètres jusqu’au sommet ce qui se faisait en un peu moins d’une journée avec toute la charge que nous avons sur nos vélos. Ce pass aurait été mon plus haut en carrière de cycliste. J’ai déjà fait près de 30 kilomètres de montée au Vietnam avec Mélanie et Laurence, mais jamais cinquante. Il n’était pas possible que l’on monte si la neige venait. Nous étions trempé à lavette et nous aurions dû coucher au sommet.

Un type d’une cinquantaine d’années avec une barbe et des yeux gentils du nom de Mitch, nous invite à passer la nuit dans une cabane derrière chez lui. Son ami Chris vient nous chercher avec les vélos et nous amène jusqu’à chez Mitch. En chemin, il commence à neiger. Mitch nous met bien à l’aise chez lui. Il nous offre de la bière, il nous invite à nous faire à manger si l’on veut et à nous sentir comme chez nous. Il s’allume un joint et on écoute les bonnes vibrations de ces disques reggae. Deux amis arrivent à la maison. Kip, un gars à la stature impressionnante et beaucoup de coffre, avec une longue barbe et des bretelles prend la guitare et commence à nous jouer un air. Mes yeux sont devenus ronds et mon cœur s’est mis à battre plus vite et plus fort. Le musicien, si riche de son talent, a commencé à chanter de la voix la plus profonde que je n’ai jamais entendu. Les douces mélodies de l’homme et sa guitare ont fait vibrer mon cœur comme la peau d’un tambour. Kip a déjà joué avec les Greatful Dead.

Après ce spectacle des plus intimes, ces amis partent et une autre amie de Mitch arrive. Cette petite femme peut-être un peu plus jeune que ma mère avec de longs cheveux noirs, et des yeux pétillants apportent une vague d’énergie. Souriante et animée, elle discute de pleins d’histoire en buvant sa téquilla et en fumant un autre joint avec Mitch. On apprend que la blonde de Mitch, une artiste sculpteur et peintre, est au nord de la Californie depuis près d’un mois. La neige tombe toujours et nous sommes au chaud avec un homme drôle, si généreux et toute une communauté solidaire d’amis artistes qui viennent faire leur tour. Un autre ami de Mitch arrive et nous fait notre baptême des Ones en tournant un diapason de métal plier autour de nos têtes. Derrière la maison, nous avons un véritable petit appartement rustique avec un poèle à bois.

Le lendemain, en regardant la webcam qui offre une vue sur le sommet, nous voyons la chaussée couverte de huit pouces de neige et avec même des bancs de neiges sur le bord de la route. Même si Francis et moi sommes habitués à rouler l’hiver à Montréal, ce n’est vraiment la même chose. Nous ne pouvons plus avancer. L’autre option est de retourner au froid pour prendre l’autoroute 5 qui n’est pas permis aux cyclistes ou de prendre trois jour pour retourner sur la côte, traverser la moitié de l’Oregon et retraverser les montagnes jusqu’à centre de la Californie jusque chez les amis à Francis à Mount Shasta. Nous avions envoyé notre caméra défectueuse en réparation chez Canon et l’adresse de retour est chez les amis à Francis. De plus, Francis n’a pas vu ses amis depuis plusieurs années. Nous restons donc chez Mitch quelques jours pour voir si la situation peut s’améliorer.

Ainsi, allons visiter Cat, une amie à Mitch qui doit avoir une bonne douzaine de chats et qui garde les enfants de d’autres amis. Elle aussi son chum est au nord de la Californie. Mitch et elle tente de faire passer le temps pour que personne ne s’ennuie. Tous les soirs, c’est la fête avec des gens vraiment super qui se visitent et sont solidaires. Nous allons aussi faire un tour au TrailHead Café pour voir des gens là-bas. Avec Mitch, nous avons visité les environs avec le pont recouvert, l’ensemencement de saumons et nous avons même vu une horde d’Elk, un animal qui ressemble à l’orignal. Nous sommes allés voir Ian, un ingénieur de harvard en aérospatial (je crois), Celia, étudiante au Doctorat en philosophie et Forest, leur charmant petit garçon de 7 ans. On arrive et il nous offre une bière et ils fument des joints. L’on visite leur maison, qu’ils ont bâti eux-même, fait de billots de bois encastrés les uns dans les autres. Un vrai chef-d’œuvre. Ils nous disent qu’ils comptent la vendre pour s’acheter un bâteau et retourner naviguer dans les îles Pacifiques, là où ils se sont connus et on fait le petit Forest. On va aussi souper chez Chris avec d’autres amis.

On passe du bon temps. On écoute du bon reggae, on rencontre pleins d’hippies vraiment gentils et on fait le party. Mitch nous raconte un peu sa vie. Il fait tout ce qui est en sont pouvoir pour tenter de nous sortir du pétrin. La vie coule, douce et comfortable. Pour nous aider, Mitch décide de nous payer le billet de train jusqu’à Klamath Falls où les amis à Francis pourront venir nous chercher. Nous retournons à Eugene avec Ian, Forest et Mitch, et les vélos. On quitte cet endroit et c’est les larmes aux yeux que je dis adieux à Mitch, un ami que l’on oubliera jamais. Une générosité qui nous donne une leçon de vie.

Mount Shasta- Thanksgiving à l’américaine

Nous avons passé plus d’une semaine et demi à Mount Shasta, une petite ville tranquille et bien propre type bourgeois qui repose à côté de l’impressionnant Mount Shasta de plus de 14, 000 pieds d’altitude. J’ai enfin pu rencontré Rowan et Rachel ainsi que leur petit bébé Aeden-Aurora. Rachel est assez grande, douce, calme et très mature pour son âge qui est égal au mien. Elle me fait passer à Geneviève, ma plus vieille amie. Toutes deux dégagent une grande assurance face à la vie et sur le chemin qu’elles prennent. Rowan est très gentil et accueillant. Il s’est occupé de nous le temps où nous étions à leur maison. Il est arbitre au basketball et travaille à la boulangerie artisanale de la ville. Le genre de type brillant qui peut faire un peu n’importe quoi de ses mains pour gagner sa vie.

Aeden-Aurora avait huit mois lorsque nous l’avons rencontré. C’est un magnifique bébé, très souriant. J’ai vraiment adoré me réveiller le matin et entendre son rire clair et communicatif. La famille a été très accueillante et nous avons célébré le thanksgiving avec eux et d’autres amis à eux. Nous avons passé cette période à écrire des articles, à écouter des tapes et à faire des traductions. De quoi se rendre malade. Les traductions sont vraiment chiantes à faire puisque je n’ai pas de dictionnaires et que les mots que nous entendons ne sont qu’en anglais.

Nous avons appelé Canon qui n’avait même commencé à réparer notre caméra encore sur la garantie. Après m’être engueulé avec les téléphonistes de Canon qui sont payé pour être arrogants et bêtes, ils ont finalement décidé de respecter la garantie. Nous l’avons fait envoyer chez la mère à Jennifer qui habite à Napa. Un petit détour, mais c’était la seule adresse postale que nous pouvions donner. Nous avons relaxé, mangé du bons pains préparé par Rowan et nous sommes plus que prêts à reprendre la route. J’ai des fourmis dans les jambes.