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au 12 février 2004
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au 11 février 2004
Gro. Negro : chu pas raciste, c’est le nom de la
ville bordel!
Nous
roulons par cette journée venteuse et plutôt froide. Nous
roulons longtemps avant de remarquer que les poteaux téléphoniques
qui bordaient la route n’avaient pas de fils pour les relier.
Puis, nous croisons cette bande de seize gars assis et qui regardent
deux autres travaillés. Nous arrêtons à Jesus Maria
où la Dona Maria nous prépare gentiment des burritos qu’elle
nous sert avec tout l’attention d’une bonne grand-maman.
Elle nous parle de l’hotel Sal Paraiso où un homme qu’elle
connaît nous offrira quelque chose à Guerrero Negro. Cette
dame avait raison et la place est très bien. Victor Hugo nous
avait parlé de cette ville laide où les gens sont sympathiques.
Nous arrivons dans cette ville complètement déshydratés
et avec un mal de tête assez intense.
Je
suis en pire condition que Francis. Je bois des quantités incroyables
de liquide en écoutant les soap-opera mexicains qui sont terriblement
quétaine et incroyablement dramatique. Pourtant, tout le monde
les écoute. Amor real, Amarte es mi pecado et Mariana de la noche
nous ont quand même accrochés pendant la convalescence.
Nous avons su connaître un peu le voisinage dont la pâtisserie,
la charmante dame des fish tacos et les adorables couturier-réparateurs
du coin. En cuisinant, Francis avait déposé la poêle
brûlante sur la porte de la tente qui a fondue instantanément
pour laisser un beau gros trou. Un autre trou dans le moustiquaire s’était
aussi fait on ne sait pas d’où. Je vais donc chez les réparateurs
choisir un tissu brun en acrylique assez grunge et je commence le travaille
à la main. Après avoir constater l’utilité
de la machine, je suis retourné chez les amis couturiers qui
ont réparé notre tente pour rien du tout. Ils ont souhaité
bonne chance pour le projet.
12 février 2004
Notre vingtième américain qui s’appelle
Steve, et Rogelio
Nous partons de Gro. Negro et rencontrons de nouveau les amis américains
qui revenaient d’une expédition vers le Pacifique. Ils
nous avertissent de la venue d’un cycliste. Ils nous disent aussi
d’aller voir leurs amis Roger et Helen à Mulege. Quelques
kilomètres plus tard nous voyons une ombre floue qui grossit
dans la chaleur de la route plate. Nous rencontrons un autre Steve et
non le moindre. Il a une super barbe et il est vraiment cool. On parle
avec lui au moins une demi-heure en riant à chaque mot. Son souhait
serait de se trouver une partenaire de voyage, donc pour les intéressées…
Puis, on continue la route et on s’arrête sur le bord pour
se faire des petits quesadillas pour dîner. Un autre cycliste,
un mexicain cette fois, nous croise. C’est son premier voyage
en vélo et il est tellement enthousiaste de cette merveilleuse
découverte. Il a fait la Baja aller-retour et fait une course
pour rejoindre Steve et rouler avec lui. Il s’appelle Rogelio.
Je ne peux pas m’abstenir de glisser un mot sur son costume vraiment,
vraiment stretch, au moins pour me faire sourire lorsque je relirai
ces mots dans dix ans. Il nous donne son adresse à Tijuana et
on se quitte avec une photo (je ne sais pas si on voit bien!?).
Puis, Francis et moi on se dispute. J’ai besoin de rouler toute
seule pour un temps. On se sépare et on se rejoint à Vizcaino.
Dépassant la ville, nous croisons deux petits garçons
en vélo, Juan et Sergio qui nous escortent pour un temps, jusqu’à
ce que nous prenions le champ. On finit par dormir dans une dump informelle,
un peu plus loin que les rebuts sous les étoiles qui brillent.