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5 au 12 février 2004

5 au 11 février 2004
Gro. Negro : chu pas raciste, c’est le nom de la ville bordel!

Nous roulons par cette journée venteuse et plutôt froide. Nous roulons longtemps avant de remarquer que les poteaux téléphoniques qui bordaient la route n’avaient pas de fils pour les relier. Puis, nous croisons cette bande de seize gars assis et qui regardent deux autres travaillés. Nous arrêtons à Jesus Maria où la Dona Maria nous prépare gentiment des burritos qu’elle nous sert avec tout l’attention d’une bonne grand-maman. Elle nous parle de l’hotel Sal Paraiso où un homme qu’elle connaît nous offrira quelque chose à Guerrero Negro. Cette dame avait raison et la place est très bien. Victor Hugo nous avait parlé de cette ville laide où les gens sont sympathiques. Nous arrivons dans cette ville complètement déshydratés et avec un mal de tête assez intense.

Je suis en pire condition que Francis. Je bois des quantités incroyables de liquide en écoutant les soap-opera mexicains qui sont terriblement quétaine et incroyablement dramatique. Pourtant, tout le monde les écoute. Amor real, Amarte es mi pecado et Mariana de la noche nous ont quand même accrochés pendant la convalescence. Nous avons su connaître un peu le voisinage dont la pâtisserie, la charmante dame des fish tacos et les adorables couturier-réparateurs du coin. En cuisinant, Francis avait déposé la poêle brûlante sur la porte de la tente qui a fondue instantanément pour laisser un beau gros trou. Un autre trou dans le moustiquaire s’était aussi fait on ne sait pas d’où. Je vais donc chez les réparateurs choisir un tissu brun en acrylique assez grunge et je commence le travaille à la main. Après avoir constater l’utilité de la machine, je suis retourné chez les amis couturiers qui ont réparé notre tente pour rien du tout. Ils ont souhaité bonne chance pour le projet.


12 février 2004
Notre vingtième américain qui s’appelle Steve, et Rogelio

Nous partons de Gro. Negro et rencontrons de nouveau les amis américains qui revenaient d’une expédition vers le Pacifique. Ils nous avertissent de la venue d’un cycliste. Ils nous disent aussi d’aller voir leurs amis Roger et Helen à Mulege. Quelques kilomètres plus tard nous voyons une ombre floue qui grossit dans la chaleur de la route plate. Nous rencontrons un autre Steve et non le moindre. Il a une super barbe et il est vraiment cool. On parle avec lui au moins une demi-heure en riant à chaque mot. Son souhait serait de se trouver une partenaire de voyage, donc pour les intéressées… Puis, on continue la route et on s’arrête sur le bord pour se faire des petits quesadillas pour dîner. Un autre cycliste, un mexicain cette fois, nous croise. C’est son premier voyage en vélo et il est tellement enthousiaste de cette merveilleuse découverte. Il a fait la Baja aller-retour et fait une course pour rejoindre Steve et rouler avec lui. Il s’appelle Rogelio. Je ne peux pas m’abstenir de glisser un mot sur son costume vraiment, vraiment stretch, au moins pour me faire sourire lorsque je relirai ces mots dans dix ans. Il nous donne son adresse à Tijuana et on se quitte avec une photo (je ne sais pas si on voit bien!?).

Puis, Francis et moi on se dispute. J’ai besoin de rouler toute seule pour un temps. On se sépare et on se rejoint à Vizcaino. Dépassant la ville, nous croisons deux petits garçons en vélo, Juan et Sergio qui nous escortent pour un temps, jusqu’à ce que nous prenions le champ. On finit par dormir dans une dump informelle, un peu plus loin que les rebuts sous les étoiles qui brillent.