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22 au 28 février 2004

22 février 2004
Le mauvais sort sur Mulegé

Nous avons quitté le petit paradis de la fesse brûlée pour se diriger vers Mulegé où nous pensons passer du temps chez Roger et Helen. D’après ce que nous avaient dit nos amis américains, leurs amis de Mulegé seraient enchantés de faire notre connaissance et de nous accueillir dans leur maison. Nous arrivons chez eux dans un quartier de maisons pour américain. Helen avait été malade la semaine précédente d’une embolie et n’était pas vraiment bien. De plus, trois de ses connaissances venaient de mourir.

Sans vraiment vouloir s’inviter, je pense que nous avons un peu forcé la note. Roger et Helen nous ont quand même bien accueilli. Nous avons très bien mangé avec eux. Ça nous a quand même rappelé ce que l’on n’aimait pas aux États-Unis, c’est-à-dire la relation des gens face au matériel. La maison secondaire qu’ils ont au Mexique est superbe et très bien décorée. Pourtant, Roger disait toujours en riant des « imperfections » de la maison : « c’est pas grâve, c’est une maison mexicaine. Ça n’a pas besoin d’être parfait! ». C’est une attitude typique que nous avons rencontré aux USA. Je trouve personnellement dérangeant et inapproprié que des gens avec autant de biens et de matériel puissent prétendre que pour eux ça n’a pas d’importance, que ce n’est pas ce qui compte. Leur façon de parler du matériel est en contraste totale avec leur habitude de vie. Ils sont inondés de matériel et ne s’en rendent même pas compte. Ils ne peuvent pas non plus s’en départir et vivre autrement.


23 février 2004
Le monde merveilleux du véhicule récréatif

En quittant Mulegé, la vue qui s’est offerte à nous était à couper le souffle. Nous arrivons à une plage merveilleuse où nous tentons d’avoir la vue sur la mer entre deux RV. Ici, je vais encore chialer. Je ne veux pas déprimer personne, même moi je suis bien heureuse. Ça fait pas en sorte que je n’ai pas le droit de chialer. Donc, mon commentaire sur les RVs. Dans la Baja California, nous avons vu de s tonnes de RV qui nous dépassaient par caravane de 6 et même plus. Pourtant, nous avons vu assez peu de touristes. Bizarre? Beaucoup de véhicules récréatifs sont gros comme un autobus, tirent à l’arrière une utilitaire neuve, des vélos accrochés et un bateau sur le toit. Ces véhicules, grands consommateurs d’essence, valent plus d’un demi-million de dollars et sont ultra-luxueux. Ces touristes américains mais aussi canadien, viennent au Mexique, pays avec une pauvreté substantielle, et ne dépenseront pas un sous ou presque dans le pays. Ils ont leur réserve de nourriture congélée ou en canne « hygiénique et stérilisée ». Ils ne paient pas d’hôtel. Ils ne vont payer que l’essence et les campings à RV, logement que les mexicains ont su adopter pour leur faire sortir un peu d’argent. Ces véhicules vont occuper les plus beaux sites à visiter et s’installer en toute liberté.

Nous avons terminé cette journée dans un ancien camp militaire au creux de la Bahia Concepcion. Nous avons fait un beau feu pour nous réchauffer avant de dormir.


24-26 février 2004
Où est passé Rosarito 23?

On commence cette journée avec une montée assez difficile. Nous étions préparé à affronter des montagnes suivant les indications de plusieurs personnes disant que la route pour se rendre à Loreto était difficile. Nous sommes à cours de nourriture et je me trouve en manque de sucres et faible en énergie. Nous comptons nous rendre à Rosarito pour acheter de la bouffe et me nourrir. Selon la carte, le village aurait dû être assez gros, mais il n’en fût rien. Seul un ranch pas très gros et des bâtiments en destruction. J’ai faim. Nous continuons notre route encore vingt kilomètres et nous tâchons de faire dealer un repas très consistant pour les trentes pesos qui nous restent (nous pensions trouver une banque à Mulegé. finalement, non.) Les femmes n’étaient pas très sensibles à ma situation de besoin-de-plein-de-bouffe-maintenant. Nous continuons la route jusqu’à Loreto en croisant chèvres et un petit fan avec une boucle rouge. Les côtes sont parfaites : l’élan de descente te permet de monter la côte suivant sans effort. Nous arrivons à Loreto qui est une ville bien coquette. Nous restons finalement plusieurs jours pour relaxer et écrire des articles. J’agresse des québécois dans notre hôtel et je les force à jaser longtemps sur le pas de la porte. Ils étaient bien cool. Un couple qui a voyagé en Inde et au Vietnam en vélo. L’Inde est vraiment incroyable à faire en vélo nous disent-ils.

L’hôtel est vraiment cool et on s’achète plein de bouffe pour compenser notre disette plutôt d’ordre psychologique. On découvre le merveilleux yogourt aux fraises fait localement. Je fais une tentative d’enchiladas a la salsa verde sur notre petit réchaud. On va se boire des margaritas pour célébrer rien pentoute. J’oubliais, on se fait fourrer avec classe par une famille qui nous accueillait avec enthousiasme dans leur resto. C’est de notre faute, nous n’avons pas demandé les prix!?


27 février 2004
Je n’ai pas que la tête-de-mule

Nous quittons Loreto en chantant comme c’est bon de se saouler au jus de pamplemousse passé date. On joue à notre jeu préféré : faire klaxonner les camions que l’on croise. Francis à l’air d’un petit garçon quand il a faire klaxonner les camions, y’est cute! Puis, on commence à montée des côtes. Ouf! On n’arrête pas de monter pendant longtemps. Pour nous consoler, le paysage est vraiment magnifique avec le canyon et la mer. Puis, nous entrons dans les terres pour commencer la monter d’un plateau ou mesa. On fait fuir un troupeau de vaches qui broutaient sur le bord de la route. Elles paniquent complètement. En fin d’après-midi, le rack arrière de Francis décroche. La tête de la vis est partie mais le reste est coincé dans le trou. On fait du pouce mais ça ne marche pas. Puis, on fixe le rack avec un tie-wrap que l’on passe dans un autre trou. Francis prend ses sacoches arrière et les met devant et vice-versa. Moi, je prend le sac de bouffe qui est plein sur mon vélo. Je suis vraiment chargée comme une mule et les sacs montent jusqu’à mes épaules. On roule comme ça jusqu’à un ranch.

Deux gars dans une camionnette rouge essaient de nous aider. Leur style est absolument parfait : bottes et chapeau de cowboy, jeans stretch et boucle de ceinture et le plus beau, la chemise de cowboy ultra-kitch. Wow! Ils prennent l’affaire en mains. Ils sortent une drille qu’ils branchent après la batterie du char. La mèche est trop grosse pour entrer et briser la vis. Ils liment donc leur mèche. Les gars ont été super mais n’ont rien pu faire. C’est un job de spécialiste. Pourtant, ils installent une vis dans l’autre trou, ce qui me permet de me démuler. On continue la route vers Insurgentes puisque l’oncle à Francis devait y être le lendemain. On roule pendant la nuit et le chemin est presque désert. On finit par dormir sur un chemin pour se rendre à la tour de radio micro-ondes au sommet du plateau.


28 février 2004
La tricherie

Non, nous ne sommes pas purs. Voici l’histoire de la tricherie. Nous nous levons ce matin-là pour faire un 40 km en pente descendante. Rendu à Insurgentes, nous appelons l’oncle à Francis, Eduardo. Son cellulaire ne fonctionne pas. Nous allons mangé au resto où la madame nous apporte un autre plat que celui que nous avions demandé, sans dire évidemment qu’il était plus cher. On se fait encore fourrer et on apprend. On rejoint la famille et on va boire un café. Sa cousine Samanta demande à ce que nous venions avec eux à La Paz. Francis dit « OK, qu’est-ce que t’en pense Johanne?». Johanne ne veut pas contrarier la cousine. Donc, on part vers La Paz en auto, c’est-à-dire à 230 Km. C’est ainsi que nous avons triché. Il n’y avait pas vraiment de raison. Nous avons soigné nos remords avec le plaisir d’aller manger les meilleurs cocktails de crevettes à La Paz.