15
au 31 mars 2004
15
mars 2004
Puerto
Vallarta : Estas en el paraiso!
Ouf!
Fatiguée je suis. La chaleur tape et je pogne un flat. Je pense
alors à tous les animaux morts sur lesquels j’ai roulé
depuis les derniers jours et je m’en lèche les doigts.
Je ne me décourage pas et nous jasons dans les côtes. Selon
la carte qui n’est pas détaillée, nous avions pensé
rouler
à côté de la mer. À chaque tournant on s’allonge
le cou pour voir la mer et puis rien. Pour dîner, nous arrêtons
à côté d’un dépanneur pour demander
à des femmes où est le prochain restaurant. Nous devons
soit faire demi-tour ou rouler encore 20 Km. Le soleil se rit de nous
et nous devons chercher de l’ombre. La femme du dépanneur
qui jasait avec nous, nous propose de nous préparer à
manger pour un bon prix. Nous acceptons.
Donc,
sur une table devant l’abarrotes, nous mangeons une bonne
soupe au pescado avec des tortillas. Cette femme était bien sympatique
et nous invite chez elle la prochaine fois qu’on passe dans le
coin. Nous roulons pour se rapprocher de Puerto Vallarta et un type
courre vers nous en nous appelant par nos noms. C’est Gustavo,
le novio à Brenda. Brenda avait travaillé 2 ans au Canada
au Camphill avec la maman de Francis. Elle nous avait invité
par e-mail et nous voilà. Nous retournons à leur maison
qui est dans un quartier de la Cruz de Huanacastle et qui est gardée
par une police privée. Il y a plus d’une cinquantaine de
maisons profitant des piscines, court de tennis et accès à
la mer. Au lieu d’avoir à chercher un hôtel pour
ma mère et ma sœur, ils nous invitent à rester avec
eux. Nous sommes donc restés plus d’une semaine et demi
dont 7 jours avec ma famille. Nous avons écris des articles,
nous avons relaxé sur la playa à lire. Francis et moi
avons fait un peu de kayak de mer.
Nous sommes allés à Yelapa en bâteau pour voir un
ami de Mitch, notre ami d’Oregon. Sur le petit bâteau-taxi,
nous avons pu observer des mata rayas (raies) sautant dans les airs
et battant des ailes comme des oiseaux. Yelapa est un pueblo où
aucune route ne se rend. Pour marcher dans la ville, nous devons emprunter
un escalier pour monter dans la montagne. C’est un endroit charmant
où plusieurs hippies viennent passer des mois ou encore s’établir.
La mer est aussi superbe dans cette petite baie loin de tout, sauf de
l’invasion touristique…
Ma mère nous a apporté plein de cossins de vélo
et elles sont reparties avec pleins de cossins de touristes. Ma sœur
s’est acharnée toute la semaine à parfaire son bronzage.
J’ai vraiment constaté un grossissement de sa bédaine
au fil des jours et j’ai parlé quelques fois au petit bébé
qui grandit, appelé le petit singe. Nous sommes sorties toutes
les trois un soir au Mango Grill et nous avons assisté à
un merveilleux spectacle de musique alors que l’on mangeait et
discutait de tout et de rien. Nous avons passé du bon temps ensemble,
puis la semaine s’est terminée sans que l’on s’en
rende vraiment compte.
28 mars 2004
Terry Fox
Le
Canada organise des activités culturelles au Mexique. Quittant
La Cruz de Huanacastle pour se diriger vers Barra de Navidad, nous traversons
la route dans un calme complet. Dépassant des cônes orangées,
nous rois et maîtres de la route. En passant, des gens nous offrent
des bouteilles d’eau et nous sommes acclamés par des
Buenos Dias qui viennent de partout. Des gens souriants nous font des
be-bye par ce magnifique dimanche après-midi. Nous arrivons et
un groupe d’enfants à bicyclette attendant à la
ligne de départ. Un camion approche, une petite fille avec une
seule jambe en sort avec ses béquilles accompagnée de
la représentante canadienne. Cette petite fille est si belle
avec son grand sourire et sa dignité. C’est sa journée.
Elle va initier la course en l’honneur de Terry Fox.
Nous continuons la route. Nous dînons à la Boca de Tomatlan.
Je joue de la guitare jusqu’à trois heures. J’espère
un jour dompté ma main droite pour avoir du beat. Nous écoutons
les vagues et nous partons. Puis, j’ai un rush. Pourquoi je suis
ici? Qu’est-ce que je fait ici? Est-ce que c’est vraiment
ce que je veux, ce qui me rend heureuse. Je me rend compte que je dois
prendre un peu plus de temps pour moi. Juste pour me rappeler que j’existe
comme une entité avec mes qualités et mes défauts.
Après avoir monté pendant plus de 20 Km en suivant une
rivière créant de belles cascades sur des roches douces
et blanches. Nous arrêtons dans un ranch pour demander à
dormir.
29 mars 2004
Fraîcheur de Pin
Ce
matin, encore des côtes qui montent. Puis, nous voyons des pins
et dans l’air une bonne odeur rafraîchissante d’aiguilles
embaume ce paysage de montagne. Je me prends de nostalgie en passant
au début d’automne sec au Québec lorsque l’on
marche en forêt. Nous traversons un charmant village avec ses
gens qui s’affairent dans le petit matin. Les cours des maisons
sont parsemées d’arbres portant de grandes fleurs fushias.
À côté, un poêle à bois fume.
Nous poursuivons la montée puis nous voyons ces montagnes qui
s’étendent recouvertes par des pins. Nous commençons
à descendre et je pogne un flat. On s’arrête au milieu
de nulle part, un homme donne des pots de lait provenant de ses vaches
à un couple qui en fait la récolte chaque matin. On discute
avec le monsieur et qui nous raconte être allé travailler
à cueillir des pommes dans l’État de Washington.
Nous poursuivons notre route en saluant les passent. Sur l’heure
du dîner, nous arrêtons dans un restaurant abandonné.
Francis cuisine les quesadillas puis voulant lire dans le vieux hamac
laissé sur place, il tombe sur les fesses dans un fracas, à
peine capable de se relever. Une famille passe avec trois jeunes sur
un cheval. Ils nous invitent à venir avec eux se baigner à
la rivière. Nous empruntons des chemins de sable et les enfants
nous aident en poussant nos vélos. La femme s’appelle Anita
et son mari Ramirez. Ils ont quatre garçons et nous demandent,
comme d’habitude, pourquoi nous n’avons pas encore d’enfants.
Nous plongeons avec les garçons dans la rivière fraîche
et somptueuse dont l’eau bleue coule sur de grosses pierres lisses
et blanches. Nous jouons dans les cascades. Nous décidons par
contre de partir rapidement pour faire quelques Km. La famille nous
aide à retourner à la route, nous souhaitant la meilleure
des chances. On pousse à fond dans cette fin d’après-midi
avec un soleil qui tape fort. On s’achète du pepsi, histoire
de s’hydrater et on rit en faisant des concours de rotes, regardant
les champs d’agave et de bananes.
30 mars 2004
Sans titre
Petite
vie quotidienne. J’ai de la misère à dormir parce
qu’il faut chaud et que nous sommes gluants, salés, sales
et que mes piqûres de moustiques me grattent. On se lève
tôt et on ingurgite des fruits et une poignée de noix.
On monte des côtes et c’est pénible. J’ai l’impression
je n’avancerai jamais assez mais, on chante pis on finit par se
rendre quelque part. Tout est cool. Un camion passe avec des gens dans
la boîte arrière. On
envoie la main pis tout le monde se retourne avec des sourires géants
et nous envoie la main tout d’un coup. C’est tellement formidable
de voir tous ces gens joyeux et expressifs nous saluer vivement comme
ça. Un trunk arrive avec ces passagers moustachus arborant le
chapeau blanc de cowboy et s’écoutant de la musique Puras
Bandas dans le tapis, qui nous klaxonnent avec un son qui est pareil
comme un sifflement pour une fille. Francis sacre et se complexe de
son costume trop serré. Moi chu ben crampée.
À date, j’ai vu 3 tarentules géantes traverser la
route. De loin, je pensais que c’était des lézards
ou des rongeurs. Pour le dîner nous arrivons dans le pueblo de
San Mateo qui n’était pas sur notre carte. On y reste plus
de quatre heures à passer le temps pendant que le soleil tape
fort. On jase avec la femme du resto et un autre client. En toute simplicité,
on parle, on rigole et on passe le temps. Francis me bât aux cartes.
Plus jamais je
ne vais jouer avec lui, c’est finit! Il me passe juste de mauvaises
cartes. Pour cette journée, nous avions pensé faire 110
Km pour se rendre à Melaque. Nous n’avons que des côtes
à monter et bien sûr je pogne un flat. Mon pneu arrière
est fini. Il n’a pas duré plus de quatre mois. Ce plat
nous ralentit du déjà lent qu’on allait. En plus,
mon câble de dérailleur avant vient de me lâcher.
Il ne reste plus que deux filaments de métal qui peuvent briser
d’un moment à l’autre, me permettent d’avoir
encore la première et deuxième vitesse. On descend une
côte géniale en criant comme des fous. On continue toujours
même si le soleil se couche lentement alors que l’on recommence
à monter. On voit que l’on ne se rend pas à Melaque
mais, on poursuit la route pour finalement se retrouver dans le noir.
On voit un ranch où la maison est abandonnée. On franchît
la clôture de barbelées et on monte la tente sous un tamarinho.
On se bouffe des chips avec des prunes. On se fait un lavement de la
crasse avec deux wet ones et on fait semblant de dormir pendant que
Rosita la vache fait sonné sa cloche à chaque mastication.
31 mars 2004
Stop mécanique à Manzanilla
Fatigués
des côtes-stop-moins de 10 Km-stop-stop à Manzanilla hospedaje
pas cher- stop- mécanique de vélo- stop- changement de
câble et de freins- stop- baignade nocturne dans la mer-stop.
Roger, Roger, Roger. We have no traffic.