1er
au 5 avril 2004
1er
avril 2004
Because we really like it
On
chill out sur la plage qui est ma foi superbe et on se dandine à
se lire et à se baigner jusqu’à 3h30. On dit au
revoir aux gens de l’hospedaje et l’on repart dans une belle
montée. On gueule comme des fous sur la route en chantant notre
succès« Because
we really like it » en duo avec une belle finale style ouuuuu-aaaaaah
dans une puissante harmonique. On passe Melaque en cherchant Casey.
Casey c’est l’ancien coloc à Francis qui est supposé
nous rejoindre pour pédaler ensemble. On continue et on rentre
dans l’État de Colima. On voit trois gars en bike piquaient
des bananes à 40 Km de Manzanillo. Nous arrêtons demander
à des rancheros à dormir. Au début, le ranchero
d’à peu près notre âge, se demande ce que
voulons mais, finalement il demande à sa femme et ils nous proposent
une chambre. On joue à clap-clap pour assommer les moustiques.
On se lave au sceau et débarbouillette et on jase avec eux. On
se fait un petit jeu de cartes et on placote. Blanca a 21 ans et est
institutrice à l’école primaire. Ils ont un petit
garçon de 1 an. Je dors encore vraiment mal. J’ai tellement
de piqûres que je paranoïe que les moustiques continuent
de me piquer.
2 avril 2004
Sans titre
Réveil
brutal dans ce ranch. On se bouffe une bonne papaye succulente, juteuse
et pleine de bonnes fibres ( optimale contre la constipation nous disent
les mexicains). On parle avec le ranchero qui tente depuis plusieurs
années d’obtenir ses papiers pour aller travailler au Canada
en agriculture et se faire une passe d’argent. On reprend la route
vers Manzanillo
et l’on roule près de la mer. En arrêtant au Pemex
pour évacuer notre surplus de poids, les gens de la station service
nous parlent de cet incroyable resto pas cher. Nous allons y passer
l’après-midi dans cette ambiance chaleureuse et festive.
Un groupe d’étudiants déconnent en chantant des
tounes et en faisant des beats sur les meilleurs succès mexicains.
Je vais écrire des mails dont un pour Casey que nous n’avons
pas encore vu la binette. Et qui selon son dernier e-mail serait toujours
à Puebla. On lui donne un autre rendez-vous et puis bye, on reprend
la route sur la cuota, route payante, large, propre et sans trafic.
Je pogne un autre flat. Ça veut dire que le pneu est fini et
qu’il est temps est venu de chrisser cette merde au vidange. On
se rend à Coyutlan, petite place de tourisme mexicain où
on mange de bonnes tortas jambon fromage. On va squatter sur la plage
entre des parasoles fermés et des tables de resto qui seront
remplis pour la semana santa. Comme deux enfants, nous courrons à
poil pour aller plonger dans les grosses vagues créées
par la lune croissante. On courre sur la plage et on rit. Tout à
coup, je fous le camp en bas d’un petit escarpement de sable sur
la plage. Je suis encore crampée de cette bêche phénoménale
dont je suis sortie en larme tellement je riais.
3 avril 2004
Éponyme
Mon
mal de tête à commencer pendant la nuit et je bois de l’eau
salée pour me garder hydratée. Rien à faire, mon
mal de tête persiste même si je bois des litres et des litres.
Nous faisons des pauses « refrescos, chips, tylenol »
pour me quitter le mal de tête. Même si le terrain est plat,
la journée est longue. Nous passons Tecoman. Nous arrêtons
dans ce merveilleux kiosque de pollo asado (poulet grillé sur
BBQ) et l’on joue aux cartes. À ce moment, je prends la
décision d’apprendre à être bonne perdante
aux cartes. On dessine une carte des Amériques aux jeunes filles
avec une croix pour montrer où se trouve le resto et où
nous allons. On repart sur des Km de route en construction et on rentre
dans l’État de Michoacan. Mon mal de tête recommence
et après avoir pris de l’information dans un petit abarrotes
de campagne, nous allons jusqu’à San Juan de Alima dans
la douleur et la persévérance pour aller prendre un hôtel
trop cher de la folie touristique des mexicains durant la semana santa,
espèrant pouvoir rejoindre Casey par e-mail.
4 avril 2004
La Duve du foie
Je me lève malade, je ne peux même pas regarder le soleil
en photo. Même si maman Francis s’occupe bien de moi, rien
n’y fait. Ce mal de tête persiste. Comme d’habitude
je paranoïe amplement : je ne pourrai plus supporter le soleil,
je suis faible, un ver me gruge peut-être le cerveau…Je
dors, je lis, je ne fais rien. Francis aussi est épuisé.
Il n’y a pas d’internet en ville et on se demande où
est Casey. Il peut être n’importe où.
5 avril 2004
La rencontre à La Placita
Je suis encore « su le cul » et on se repose jusqu’à
4h.On prend la route en pensant à Casey. On commence à
monter des côtes quand un gars en camion de Agua Pura nous croise
dans l’autre voie et l’on peut à peine comprendre :
bla chico buscando…Trente secondes passent et en duo, Francis
et moi crions spontanément le nom de notre ami à travers
les falaises. En demandant dans les ranches et au gars qui vend des
cocos, nous recevons de l’information assez diverse. Hier, ce
matin, il y a quatre jours. Nous arrivons à la Placita, petite
place, où nous comptons faire de l’internet pour joindre
le recherché. Puis, on voit un bike et Casey arrive en courrant
du parc. Il a l’air un peu comme moi et Nathalie en revenant du
sud du Mexique; bohèmes, relaxes et pas très propres.
Même ma mère m’avait dit en revenant que j’avais
l’air d’un gars. On se sert dans nos bras. Il s’est
acheté un bike tout équipé, d’un gars au
Guatemala. Il connaît tout le monde dans La Placita à force
de demander s’il nous avait vu passer. On va à la plage
où l’on se baigne dans un costume d’Adam et Ève
avant toute censure. On parle des aventures que nous avons vécu,
qu’il a vécu. Vraiment bon feeling. On rigole bien tous
les trois. On bouffe des pâtes ultra-salées à l’eau
de mer et des platanes pleines de crème. On se couche tôt
pour commencer la journée avant que le soleil se lève.