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16 au 20 avril 2004

16-17 avril 2004
Les Retortijones

Un autre jour à Tecpan. Le ceviche de poisson pas frais s’est coagulé pour créer une explosion intestinale effarante. Ma première expérience de retortijones, un nom qui exprime bien la chose. À « cheval » entre le lit et le bol, j’ai pu me lire un roman de 450 pages. Francis et moi avons conclu que le mal se trouve dans l’intestin. Les crampes qui sont du type couteau dans le ventre, résultent en un effet secondaire : l’envie de chier. Puis, l’envie de chier se termine en « weird crap », une espèce de mélange bigarré couvert d’une pâte gluante de couleur grise inquiétante. La cerise sur le sundae, Francis a une attaque d’urticaire qui lui couvre le dos et le torse de gros boutons rouges. Pendant ce temps, Casey nous observait d’un œil suspicieux, avec jojo prise d’une crampe violente qui a duré plus d’une heure, avec la crainte d’avoir aussi son tour. Il n’avait pas mangé de ceviche.


18-19 avril 2004
Arrivée chez Beto

Nous avançons à rythme régulier sur une route assez plate. À chaque topes, mon ventre fait dix tours. Nous arrêtons dans un village où nous cuisinons un dîner à côté d’une dizaine d’hommes, profitant du dimanche pour s’en mettre derrière la cravate entre mâle. Voyant que nous avons une guitare, ils nous invitent à jouer des chansons pour eux. Casey prend la guitare, un peu intimidé. Les hommes nous offre à boire. Un homme un peu âgé me dit qu’il aime mieux que les femmes ne boivent pas, me jetant un regard satisfait après que j’aille demandé un refresco. Puis, un de leur gang a pris la guitare et a joué deux chansons superbes dont Camino de Michoacan, chanson que nous connaissions déjà des Juke Box de la Semana Santa. Sa voix était merveilleuse et il jouait très bien. Casey ne a riposté avec d’autres chansons et ainsi à passer notre après-midi.

Le lendemain nous sommes enfin arrivés à Acapulco. Selon les indications, nous ne passions arriver rapidement, mais dans les faits, nous nous sommes écrapoutis dans l’ombre d’un parking en plein milieu d’une côte géante. J’ai dormi comme un gros bébé, couchée en étoile, moi qui habituellement ne dors pas pendant la siesta. Pendant la nuit dernière j’avais encore la weird crap dans le pâturage brouté. Nous finissons par nous rendre chez Beto et Hilda, oncle et tante à Francis, qui nous accueille très chaleureusement. Ils viennent d’ouvrir una Loncheria la journée de notre arrivée. À la maison nous rencontrons Stefani qui a 16 ans et Julio de 13 ans. On parle autour d’un gâteau et de cafés.


20 avril 2004
México districto federal

Au lendemain, nous nous rendons à la loncheria pour qu’ils puissent nous faire un lift jusqu’à l’autoroute. Arrivés au resto, c’est la panique puisqu’il y a trop de monde qui viennent. J’aide donc un peu Hilda à préparer les tortas. J’ai bien aimé et je pense ouvrir ma loncheria à Montréal.

Après, on fait du pouce pour se rendre à la ville de México. On attend au moins deux heures mais on se fait finalement embarqués par une petite voiture. Nous entrons le bicycle dans le coffre avec tous les sacs de Casey et nos deux gros sacs à dos. Nous sommes six dans le char, entassés comme des sardines en boîte, à chanter de vieux succès des années soixante, soixante-dix.

Nous avons pris l’autobus de Toluca jusqu’au métro Observatorio. De là, la bureaucratie du métro de México commence à nous exiger de transformer une bicyclette chargée et facile à déplacer en un monticule de pièces détachées et de sacs à porter. Casey s’est orné du chapeau « vélo enveloppé dans une toile de tente » et nous avons fait rire les passagers blasés du métro. Au métro Copilco, nous sommes finalement arrivés chez Eduardo, Maria-Elena et Samata.