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8 au 14 mai 2004


Hilda, oncle Beto et Julio!

La cruda vers Acapulco
samedi 8 mai 2004

De bon matin, nous partons avec Eduardo et Maria-Elena vers Acapulco en voiture. Sur la route, nous rencontrons Martha et Aurelio ainsi que Manuel, le frère d’Aurelio et Tere, pour manger des tamales ultra-épicés. Nous continuons la route, et mononcle Eduardo chante tout le long dans la voiture en écoutant son disque. Nous arrivons à la plage où commence l’ingestion de coronas, palomas (limon, tequila et sel) et tous types d’antojitos mexicanos. Le lendemain, nous allons à la lagune de Tres Palos faire un tour guidé de chaloupe à travers les mangroves. Hum! L’idylle de voir des mangroves de plus de vingt-cinq qui n’avait jamais pu se réaliser au Vietnam s’accomplit enfin. On s’arrête à un endroit de lagune et l’on saute dans l’eau opaque. Sous nos pieds se trouve l’incroyable monde de la bouette. On se badigeonne en entier et l’on remonte se faire sécher. Moi et Francis se sculptons des masques d’argile avec des gros nez, des grosses joues et des barbichettes. Nous passons le reste de la journée sur la plage à jaser et se détendre. La famille a été mega-giga généreuse avec nous, Maria-Elena et Eduardo nous ramène ensuite chez oncle Beto, chantant tous ensemble la toune de Sasha pour 20ième fois.


Dance with the Devil
9 au 14 mai 2004

Nous passons cinq jours à Acapulco avec la famille de oncle Beto. Sa femme Hilda, une personne en or et travaillante comme dix, m’a beaucoup plu. Elle m’a donné quelques trucs de cuisine mexicaine et j’ai participé à ses cours de danse aérobique en compagnie de plusieurs femmes du voisinage. La famille a une salle d’entraînement dans leur garage et Hilda donne des cours assez professionnels pour aider aux faibles revenus de la famille. Elle travaille sept jours sur sept à la loncheria, au resto du super marché et au gym. Tous les matins, nous nous rendions à la loncheria pour déjeuner et Hilda nous préparait gentiment à manger entre deux clients. Oncle Beto, qui n’est plus tout jeune et qui en est à son quatrième mariage pour un grand total de seize enfants, possède un sens de l’humour et une imagination débordante, le rendant capable de changer les malheurs en rire et la routine en aventures extravagantes. Durant notre séjour, Julio, leur enfant de 13 ans nous a guidé et accompagné un peu partout. Il a entre autre marché pendant plus de six heures dans la chaleur d’Acapulco avec nous, dans le but de trouver un cône pour la bicyclette de Francis. Il nous accompagne aussi au café internet où nous passons des heures à planifier des changements de webmaster et à écrire des e-mails à des organisations. Nous mangeons aussi avec Stefani et Alberto, les deux enfants plus vieux avec qui nous n’avons pas eu la chance de passer beaucoup de temps. Avec Beto, Hilda et Julio, nous sommes aussi allés au cinéma pour voir le film le plus pourri, Zapata. Comment transformer un grand personnage de l’histoire mexicaine en Jesus Christ sorcier maya érotico-chrétien dans une fable de chevaux et d’amour adultère.

Puis, après avoir noté des bruits provenant de la roue arrière de Bertrand, j’ai démonté la roue libre pour nettoyer les cônes et les billes. Cependant, en remontant les pièces, le roulement ne se faisait pas aisément. Il y avait définitivement un problème plus important. Nous allons voir un mécanicien qui se fout complètement de mes connaissances en mécanique et doit se rendre compte plusieurs fois qu’il est dans l’erreur et que j’ai raison. Sans me regarder une seule fois, il trouve par contre une déformation d’une des tasses, chose que je n’avais pas regardé parce que les cônes et les billes étaient en pleine forme et que les sauts dans le roulement semblaient plus prononcés. Le problème est finalement réglé et l’on reprend la route.


Guerrero, l’État des porcs
14 mai 2004

Nous partons vers Puerto Angel à partir d’où nous monterons jusqu’à Oaxaca. Nous quittons Acapulco vers 16h mais la chaleur est encore torride. Le paysage est plutôt ennuyant et laid. Depuis que nous avons pénétré l’État de Guerrero, les porcs de toutes les tailles ont fait leur apparition dans notre vie. Les porcs sont bruns et quelque peu velus. Ils font de bruits assez amusants mais leur style de vie va à l’encontre de certains principe d’hygiène de base important pour nous.

Mangeurs de déchets, ils vivent dans les poubelles jusqu’à leur maturité. Puis, leurs maîtres les transforment en chicharones, guisano ou autre. Les déchets se retrouvent un peu partout et les champs et pâturages sont brûlés et couverts de cendre noire. L’air est rempli d’odeur de déchets brûlés et de fumée venant des brûlis. À la sortie d’un village, nous saluons un groupe de femmes dont les chiens s’excitent à la vue de nos mollets juteux. Un chien s’élance à la poursuite de Francis. En traversant la rue, le chien se fait heurter par un collectivo. J’entends encore les aboiements aigus de la bête traînant ses parties arrières hors de la route. Choc émotif. Nous ne nous sentions pas capable de retourner voir l’état du chien dans ses dernières minutes d’agonie. Nous avons continué le cœur gros.

Francis se sent mal et faible en énergie. Nous arrêtons dans une plantation et nous nous faufilons par la clôture jusqu’à un bon endroit pour planter notre tente. Francis se couche accablé et moi je prépare à manger des bananes plantains frites et du riz. Durant la nuit, la saison des pluies commence et nous courons mettre le toit de la tente et protéger nos sacoches. Après quinze minutes, la pluie s’arrête.