15
au 20 mai 2004
San
Marcos et Ruth, la grosse chienne sympathique.
15-16 mai 2004
Nous avons une petite journée difficile sous la chaleur et nous
sommes vraiment fatigués à l’arrivée à
San Marcos. Le temps sec nous amène à être en constant
déficit hydrique. Il faut boire et boire tout le temps. Nous
resterons un autre jour dans cet hôtel à écouter
des films américains et calmer nos maux de tête et notre
bouche sèche. Une vénérable Doña du restaurant
Ruth tente de chingarnos en inventant un prix exorbitant pour des licuados
alors qu’elle nous avait donné un autre prix au début.
La vieille n’a pas eu le montant qu’elle demandait et nous
a insulté comme Hijos de la chingada.
Cruz
Grande.
17 mai 2004
Nous
partons très tôt et nous roulons dans le salvateur air
frais du matin. À 10h le soleil devient meurtrier et nous arrêtons
pour un café et des tostadas de pollo. Je passe encore du temps
sur internet. En quittant le village, mon Bertrand fait un bruit d’enfer
et le problème vient encore de la roue arrière. La seule
possibilité restante : l’intérieur de la cassette.
Nous ne sommes pas équipés pour démonter l’intérieur
de la cassette. Nous passons l’après-midi chez un mécano
à regarder ce que nous pouvons faire. Les deux mécanos
de Cruz Grande ne savent réparer ce genre de problème
et n’ont pas non plus de pièces de rechange. J’essaie
de faire passer un peu d’huile dans le inner cassette pour nous
permettre de rouler jusqu’à Pinotepa Nacional à
200 Km où quelqu’un pourrait le réparer. Le mécano
nous offre des sandwichs et il est bien sympathique. Nous partons pour
trouver une place où dormir. Nous atterrissons sur un ranch.
Nous discutons avec la famille jusqu’à neuf heures et allons
nous coucher dans la tente. Nous dormirons bien mal avec les porcs,
les chiens, la pluie, l’humidité et finalement les coqs.
Nous partons très tôt pour se rendre à Marquelia
avec un vélo qui a bien recommencé à faire du bruit.
Le vendeur de Monsanto et un vrai mécanicien
18 mai 2004
Nous
décidons de faire du pouce au Pemex, la station-service. La première
personne nous embarque jusqu’à la ville d’Ometepec.
Il est un vendeur d’herbicide et d’insecticide pour Monsanto,
Dupont et d’autres honnêtes compagnies du genre. Il est
payé à la commission et se trouve chanceux de pouvoir
bien gagner sa vie. L’homme est très intéressé
à connaître notre perception des différences entre
le Canada et le Mexique. On discute longuement et il dévie sa
route de plus de cent kilomètres pour venir nous porter. Rendu
à Pinotepa situé à 150 km de Marquelia, nous nous
rendons chez un mécano qui est passionné du vélo.
Il est vraiment professionnel et démonte l’intérieur
de cassette avec un savoir-faire qui se laisse voir par son soucis du
détail. Il m’explique les parties de la cassette et je
le regarde faire attentivement. C’est une réparation que
je n’ai jamais effectué sur un vélo de ce calibre
et la structure est plus complexe que sur Ordure, mon autre vélo
à 20$. Il remonte le tout et blague avec d’autres amis
du prix qu’il va nous charger. Nous commençons à
devenir anxieux. Puis, il ne nous charge rien et avec un gros sourire,
il nous souhaite bonne chance dans notre aventure.
Nous passons la nuit dans un hôtel pas très cher à
la sortie de la ville. Il est tenu par des personnes âgées
et l’ambiance est fraîche et accueillante. Ils ont un magnifique
autel de la virgen de guadalupe, une sainte vénérée
au Mexique.
Nous sommes dans Oaxaca
19 mai 2004
Pinotepa
est situé dans l’État de Oaxaca. Nous notons l’augmentation
de verdure et de beauté. Il y a aussi un peu plus de montagnes.
Nous volons des mangues dans une plantations et nous continuons la route
sous la menace d’un orage. La pluie tombe drue et nous arrêtons
sous le toit d’une famille. Nous poursuivons la route et arrêtons
dans une maison abandonnée pour camper. Nous plantons la tente
et cuisinons. Le propriétaire arrive et nous accueille sans se
soucier que nous campions sur son terrain. La nuit est encore difficile.
Il fait si chaud et si humide dans la tente avec la pluie qui tombe
que le sommeil est presque impossible à trouver.
Puerto
escondido
20 mai 2004
Nous
réalisons un merveilleux cent km dans un paysage somptueux. Il
y a de grands arbres verts et des tonnes d’animaux sur le bord
de la route et même sur la route. Je vois mes premières
grosses grenouilles. Elles sont malheureusement mortes. Nous trouvons
avec difficultés un resto pas cher et un peu accueillant. À
vrai dire, les gens n’ont pas été très agréable
à notre égard depuis notre entrée dans Oaxaca.
On nous traite de gringos, on nous lance des regards haineux et on n’engage
pas la discussion avec nous. On croirait que les gens sont plus racistes.
À Rio Grande, un homme saoul nous harcèle pendant trois
heures à répéter les mêmes questions et à
être insolent. Nous arrivons à Puerto escondido où
nous trouvons le pire hôtel de passe à un prix assez bas
et nous sommes trop fatigués pour chercher ailleurs. En plus
des poils pubiens des autres clients de l’hôtel, nous trouvons
aussi miettes de leur dernier repas. Francis m’a dit a posteriori
avoir vu une tache de sperme sur le mur. On ne s’en fait pas trop
de toutes ces sécrétions humaines et l’on va se
boire deux bières au dépanneur dans la partie touristique
de la ville.