17
et 18 juillet 2004
San
Miguel, un village plus âgé
17 juillet 2004
Après
avoir salué Chunca qui a l’air assez émue de nous
voir partir et remercier la famille de Casimiro, nous marchons sur la
route pour se rendre à San Miguel où vivent plusieurs
sociétaires du miel (voir les articles). Des colectivos passent,
mais ils chargent tous trop cher. En marchant nous voyons les milpas,
la vallée et le Mut-Vitz ou la Montagne des Oiseaux. Nous traversons
le village de San Antonio del Brillante, croisant des femmes toutes
vêtues de leurs vêtements traditionnels et des hommes habillés
en pantalon et chemise que nous connaissons. Nous faisons du pouce pendant
quinze minutes jusqu’à ce qu’un homme nous embarque
dans son camion. Nous passons en vitesse un poste de contrôle
militaire et nous arrivons à la déviation pour San Miguel.
Le chemin est fait de pierres et est bordé par des pins. En descendant
la côte, nous rencontrons un homme qui nous informe que la personne
que nous sommes venus rencontrer est au champ et que nous pouvons l’attendre
en face du dépanneur. Ainsi, nous croisons plusieurs personnes
qui nous disent d’attendre le gars au même endroit. Donc,
assis sur un banc en face du dépanneur, nous attendons. Des enfants
nous surveillent de loin. Ils s’approchent peu à peu ,
prennent peur et s’enfuient. Ils viennent nous demander une photo.
On leur donne une photo en 3D que l’étrange propriétaire
de l’hôtel de Newport, Oregon nous avait donné. Puis,
on sort l’appareil photo numérique. On prend des photos
de notre face de grimaces qu’on leur montre ensuite. Les enfants
deviennent fous. On a dû prendre plus d’une trentaine de
photos de Matias, Lili et Pedro dans toutes les positions.
Le
temps passe et Ramon Perez Perez revient du travail. Il nous amène
à la maison et nous informe qu’il n’est plus le représentant
des sociétaires de miel de San Miguel. Il nous propose de venir
assister à une réunion en soirée et qu’ensuite
nous rencontrerons les sociétaires du miel. Une des filles de
la maison nous apporte à manger du canard en sauce et du riz
avec des tortillas. C’est absolument délicieux! La maison
est peinte de vert pâle et les portes sont des draps qui bougent
au vent. Des jeunes filles nous observent et pouffent de rire lorsqu’on
les regarde. La toilette consiste en une pente terminant par un trou
que l’on arrose ensuite.
Le
moment de la réunion arrive. Nous nous rendons en face du dépanneur
et plus d’une trentaine d’hommes se ramènent. Plusieurs
restent debout faute de banc où s’asseoir. Chacun leur
tour, des hommes prennent la parole, en Tzotzil évidemment. Avec
les quelques mots qu’ils disent en espagnol, nous essayons de
comprendre la discussion. Ça semblait être sur les frais
de clinique mais, dans le fond, j’étais complètement
à côté de la track. Les gens ont décidé
de trouver un moyen pour offrir d’avantage aux gens qui s’occupent
de la clinique située au caracol. Ce dont ils parlaient c’est
des différentes façons qu’ils peuvent donner leur
support comme en fournissant du bois de chauffage, de la nourriture…
Pour avoir assisté à de nombreuses réunions dans
ma vie, je peux dire que ces hommes avaient vraiment un respect envers
les autres; ils savaient parler et écouter.
Puis,
la pluie se met à tomber. Malgré les gouttes qui tombent
et tombent de plus en plus fort, les orateurs et leur audience reste
à parler et à écouter, fermant leur manteau ou
prétendant que rien ne se passe. Et soudain, le crescendo des
gouttes sur le toit de tôle atteint son point le plus haut. On
entend pu rien. La réunion ne peut pas se poursuivre. Une partie
des hommes, c’est-à-dire les sociétaires du miel
viennent afin nous parler. Nous rencontrons le nouveau représentant,
et en compagnie de d’autres sociétaires, celui-ci répond
à nos questions qui paraissent un peu innocentes puisque nous
ne connaissons rien de l’apiculture. Tout se passe bien et nous
allons dormir chez un des sociétaires qui s’être
porté volontaire pour nous montrer ses ruches.
Sous
la pluie et par des chemins boueux et glissants dans lesquels j’ai
failli me casser de nouveau la mâchoire. Nous arrivons dans la
maison et le père assez âgé du sociétaire
de miel écoute à tue-tête une cassette de chansons
zapatistes, provenant de la radio Insurgente (radio zapatiste). La musique
est affreuse. Notre hôte nous propose du café, semblant
assez réticent à nous offrir à manger. Nous insistons.
Nous mangeons nos œufs et bananes plantain en riant des tounes
que crachent le petit radio. Nous allons dormir.
Une expérience qui fesse dans l’dash
18 juillet 2004
Nous sommes réveillés assez tôt. On vient nous chercher
pour nous amener chez le président des sociétaires de
café qui finira prochainement son mandat. La discussion est fort
intéressante et cet homme connaît tout ce que nous voulions
savoir sur la Société. Il nous offre un café. On
jase longtemps. Puis, l’autre type que nous appellerons Miguel
vient nous chercher pour aller voir ses ruches, entre autre pour prendre
des photos. J’ai suivi les deux hommes mais, à cause de
mon traumatisme, je reste loin des abeilles. Pendant que j’attends
qu’ils reviennent, je me rends compte après quelques minutes
que j’ai les deux pieds dans un nid de fourmis. Tabarbiiiiiiip!!!!!!!
Je suis chanceuse car j’ai vite fait d’assommer ces bêtes
sadiques qui mettent à genou même les plus forts. Tout
ça pour dire qu’on échappe pas à la peur.
Elle nous pourchasse jusqu’au fond de nos bas.
Bon.
Enfin nous partons. Oui, j’ai dit enfin. On arrive au Caracol
où nous recevons notre premier vrai repas depuis un moment ils
nous semblent. Il a presque toujours fallu exiger qu’on nous donne
à manger. Pas évident. Quoiqu’il en soit, ces gens
ont sûrement leurs raisons et nous, nous voulons leur bien à
ces bonnes personnes. Nous allons voir les deux boutiques d’artisanats
du caracol et nous achetons des souvenirs qui valent la peine parce
qu’on sait d’où ça vient. On retourne finalement
à San Cristobal, passant par San Andres où une série
hommes en jupe de poils noirs (habit traditionnel) et ceinture fléchée
se détendent sur la place du marché couverte de feuilles
de maïs.