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19 au 31 juillet 2004


Quelques jours de souffrances
19- 22 juillet 2004

Nous sommes à notre même fameux hôtel, avec maintenant la chambre sur le toit et la vue sur la ville. Notre chambre est décorée d’un poster kitsch avec un couple vêtu de cuir qui se french, style début des années 90. Alonso, le garçon d’hôtel, colle toujours des plasters sur ses boutons géants. Quelle merveilleuse familiarité! Nous entrons dans un dur cycle d’écriture. On mange du bon pain intégral, du non-vu depuis Mount Shasta, California. Nous attendons Sam et Jenny, et je commence à écrire les articles. Nous survivons à la rebutante odeur des papiers de marde des clients de l’hôtel qui résulte en une dégoûtante accumulation quotidienne. La pagaille prend entre nous deux…


Mon autiste préféré
23- 26 juillet 2004

Voilà qu’arrive Sam et Jenny. Je suis tellement contente de voir Sam que je ne sais pas comment réagir. Quoique d’apparence calme (enfin je crois!?), je suis vraiment émue. Ça fait si longtemps que je n’ai pas passé du temps avec un ami que j’en suis toute perturbée! On est sur le toit et même si on jase, Sam ne peut s’empêcher de s’exciter tout d’un coup, perdant tout contact avec la réalité. Une hirondelle passe et ça y est, il est déjà dans son monde d’oiseaux, mon autiste préféré.

De toute façon, je ne me sens pas vraiment pour raconter tout ce qui s’est passé durant le voyage. Je suis plutôt excitée d’avoir des nouvelles des amis. Le soir arrive et on va se chercher de la bière, la Superior. Nous avons aussi une bouteille de mezcal, gardée pour l’occasion. Hum! Belle soirée sauf la fin… ou plutôt le lendemain. Seule à vraiment adoré sur le mezcal, j’en ai tellement bu que j’ai été malade comme un chien à vomir dans un pot de yogourt. Francis m’a fait la plus grosse leçon d’humilité en m’enregistrant parlé bien saoule, sur notre petite enregistreuse. Ah! La honte. Ça devait faire une bonne année que je ne mettais pas saoulé comme ça.

En gros, tous les quatre, nous avons vraiment eu du fun! On est allé marcher en forêt tout près de San Cristobal. Nous avons initié notre société secrète des plantes deux tons. Nous nous sommes faites crosser dans un restaurant new age et avons évoqué le valeureux Yves Corbeil ainsi que le sperme congelé de René Angélil. On absurde sur des heures entières avec des bières. Jenny est vraiment cool et pince-sans-rire. Elle aime la bière, est écologiste et confectionne ses propres vêtements. C’est quelqu’un qui me fera plaisir de connaître davantage.

Puis, les quelques jours sont passés tellement vite. Bye vous deux, on se revoit à l’Amère à boire dans plus d’un an…


Pagaille et pelote basque
27 juillet -1 août 2004

On continue maintenant l’écriture des articles. La pagaille se poursuit. Je crois qu’on se tape sur les nerfs. On réalise une réhabilitation en allant voir des films ensembles. Ça nous permet de s’endurer, de ne pas penser et de ne pas se parler (histoire de ne pas s’obstiner). En recherche de divertissement, nous allons voir le film la Pelote basque, un titre accrocheur. Hors de toutes attentes, nous nous retrouvons devant un intense documentaire sur le conflit basque, en plus du castellano ultra-rapide.

Aussi, on fait des séparations nécessaires. Je vais porter les photos de Xulum Chon au DESMI, l’ONG qui travaille avec eux sur le thème de l’économie solidaire. J’écris, lui va acheter de la gazoline et lire son livre. Il traduit, je vais acheter une spatule. Pendant cette période, nous fréquentons un centre culturel et restaurant vraiment sympathique, Le Puente. Le serveur, au chandail noir avec des cœurs brodés et des favoris immenses, a la face drôle et spontanée. Quand on lui parle, c’est tout son corps qui répond.